Découvrez tous les secrets de l'industrie des jeux de société en lisant ce livre !
1- Asmodée est l'un des éditeurs les plus dynamiques du secteur des jeux de société. Quelle est la tendance actuelle parmi les jeux récemment parus dans le commerce ? Y'a-t-il un thème ou une catégorie de mécanique qui ressort plus qu'une autre ?
Emilie Habourdin : On ne peut pas vraiment parler de tendances. Ce que l’on peut dire, c’est qu’il y en a pour tous les goûts : jeux allemands, d’ambiance, blockbuster, etc. On peut faire la comparaison avec le cinéma. Monopoly est « Le jour d’après », énorme blockbuster US indétronâble. Antiquity, de Splotter Spellen, serait plutôt un film polonais de grande qualité, sous-titré en jaune. Peu connu, mais diablement efficace.
Ce que l’on peut dire sur les mécaniques, c’est qu’il y a des modes, souvent lancées par un jeu majeur. Caylus d’Ystari, a été un de ces jeux innovants, suivi par beaucoup de produits « me-too ». Actuellement, Dominion, de Donald X. Vaccarino, chez filosofia, sera probablement une source d’inspiration pour d’autres auteurs. Le marché est extrêmement dynamique.
2- Comment décririez-vous le jeu idéal pour 2010 ? Quels critères devrait-il respecter impérativement ? Serait-ce forcément un jeu de "coopération" ?
Emilie Habourdin : Qu’est-ce qu’un jeu idéal ? Cela dépend des points de vue des auteurs, éditeurs, fans, etc.. Un prix comme le jeu de l’année ou le Spiel ? Une belle mécanique ? 500 000 exemplaires vendus par an ? Cela dépend essentiellement de chaque éditeur, selon ses gammes ou ses lignes éditoriales. Le critère à respecter serait probablement celui de la qualité. Qualité de matériel, de rédaction des règles, etc. Comme dans tous les secteurs, le client a été placé au centre des préoccupations, et tout est fait pour le satisfaire. Cela se retrouve également dans le SAV. Nous mettons, chez Asmodee, un point d’honneur à satisfaire nos clients, en recherchant les meilleurs services. Pourquoi serait-ce forcément un jeu de coopération ?
3- Pouvez-vous nous dire si les productions françaises s'exportent en dehors de nos frontières ? Les jeux de société français percent-ils bien en Allemagne par exemple ? (On voit beaucoup d'adapations dans nos boutiques françaises de créations allemandes, mais l'inverse est-il vrai ?). Dans quels pays Asmodée connaît ses ventes les plus élevées ?
Emilie Habourdin : C’est en France que nos ventes sont les plus élevées, mais nous avons développé des filiales étrangères qui connaissent de belles progressions.
4- Pouvez-vous nous expliquer en quelques lignes l'histoire d'Asmodée ?
Emilie Habourdin : Asmodee était d’abord un éditeur de jeu de rôles. Un jour, quelqu'un nous a approché pour éditer à son compte Elixir, un jeu de Sylvie Barc, que nous avions depuis quelques mois déjà en test dans nos locaux. Nous avons simplement répondu « non merci, nous allons le faire nous même ». Et voilà. Nous avions mis un doigt dans l’engrenage. Puis le bras.
5- Pensez-vous que l'industrie du jeu de société connaîtra de profonds bouleversements ces dix prochaines années ? Croyez-vous en l'émergence de tablettes graphiques qui remplaceraient les plateaux classiques ?
Emilie Habourdin : Oui, comme il en a subi durant les dix dernières. Néanmoins, même si les innovations arrivent et que quelques jeux les utiliseront, la grande majorité des produits ludiques resteront à base de cartes, de bois, de plastique et de matières réelles. Simplement parce que c’est là que réside le plaisir de jouer.