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Jeuxyannick a le plaisir d'interviewer aujourd'hui un célèbre site de jeux de société basé en Belgique : Jeux de Nim. De part la richesse de sa ludothèque et de la multitude de critères de ses notations, il s'agit certainement de l'une des meilleures bases de données de jeux présente sur Internet à ce jour. Focus sur cet acteur incontournable de la sphère ludique :
1- Votre site jeuxdenim.be est l'un des sites les plus riches et les plus denses de l'univers des jeux. Combien de temps cela vous a-t-il pris pour en arriver à ce format-là ? Pourriez-vous nous raconter les premiers pas de cette belle aventure ?
Nicolas Maréchal : Bonjour et merci pour le compliment! Le qualificatif de "riche et dense" est un objectif que je recherche en effet en terme de pertinence d'information. En particulier, je cherche à ce que les fiches de jeux permettent au lecteur de se forger son propre avis. Par contre, je ne recherche pas la quantité. Le public auquel je m'adresse n'est pas intéressé de choisir parmi 10.000 jeux. Quelques centaines de jeux choisis suffisent amplement à révéler l'intérêt du jeu de société contemporain.
Pour répondre à la question, le site Jeux de NIM a démarré en septembre 2003, en parallèle avec le démarrage des soirées jeux à Enghien. A cette époque, le site était entièrement statique et ne contenait qu'une dizaine de descriptions de jeux. C'était très lourd à gérer, même pour un tout petit site.
C'est vers avril 2004 que j'ai commencé à automatiser la gestion des fiches de jeux et des brèves sur le site. Le secret du chef: Excel (!), dans lequel j'introduis toutes les fiches de jeux, descriptifs et liens. Quelques milliers de lignes de macros moulinent tout ça pour générer les fiches de jeux et les listes croisées (je suis informaticien de métier).
En septembre 2006, une boutique "Jeux de NIM" est née à Enghien. J'en parle sur le site, bien entendu, mais le site "Jeux de NIM" reste avant tout un véhicule d'information ludique. J'évite toute agressivité commerciale parce que je la déteste moi-même. Je me contente d'une promotion "soft", celle qui fait que les gens aiment bien me rendre visite "en vrai" parce qu'ils savent que je partage ma passion avant d'être un vendeur. D'ailleurs, le petit monde du jeu de société a l'avantage de proposer une structure de marge bénéficiaire pratiquement identique pour tous les jeux. Je n'ai donc jamais d'intérêt à vendre un jeu plutôt qu'un autre. Toute critique du style "il dit du bien de ce jeu pour qu'il se vende" n'a donc absolument aucun sens. Je garde mon entière intégrité éditoriale.
En 2008, j'ai encore poussé l'automatisation du site d'un cran, tout l'historique des brèves depuis 2004 est disponible en ligne, et il est possible de déposer des commentaires sur toutes les brèves et les fiches de jeux. J'ai aussi créé "Dock'Jeux", qui facilite la navigation des internautes parmi les sites ludiques (petit clin d'oeil au passage à eLudique qui avait initié le concept, quoique différemment, et qui a disparu depuis).
J'ai beaucoup d'idées d'évolution dans la tête, mais je ne les réaliserai pas tout de suite parce que d'autres occupations monopolisent (argh! vade retro satanas) mon temps.
2- Combien de temps par mois consacrez-vous à l'administration de votre site, et notamment la partie test de jeux qui est incroyablement riche ?
Nicolas Maréchal : Je n'ai pas de statistique précise, mais j'estime de 20 à 40 heures par mois en moyenne pour l'ensemble du site (incluant les fiches, les photos, les reportages, les brèves, la modération, le développement du "moteur" du site etc.)
3- Quel est le bilan du trafic aujourd'hui de votre site ? Combien avez-vous de visiteurs par mois ? Quelles sont les principales attentes de vos lecteurs ?
Nicolas Maréchal : Pour les amateurs de statistiques, les détails de l'année 2009 sont publiés sur cette page. En quelques mots, 321.364 visites et 2.602.862 pages consultées sur l'année 2009.
4- Vous qui êtes un des gros acteurs de l'univers des jeux de société sur le net, trouvez-vous qu'il manque une plateforme ludique communautaire de type web 2.0 où les joueurs pourraient essayer online les maquettes de jeux des autres créateurs, les noter, apporter leurs idées de modifications ?
Nicolas Maréchal : Non, je ne trouve pas du tout. L'acte de création doit rester personnel, marqué de l'empreinte de son auteur (ou exceptionnellement d'un duo/trio complémentaire), avec ses qualités et défauts, et pas quelque chose de consensuel réalisé par des milliers de mains.
C'est la condition indispensable pour créer de la diversité. L'individu est capable "d'extrême", pas la masse, et c'est un pouvoir précieux dans la création.
Je vais faire un parallèle provocateur. Quand "la communauté" veut s'éloigner de Microsoft Office, elle crée... Open Office, dont le seul vague argument d'intérêt est d'être gratuit. Pourtant, "la communauté" n'a pas la moindre contrainte commerciale, elle pourrait "pêter un plomb", prendre des risques, faire quelque chose de radicalement original et différent, mais elle en est incapable. Même dans le monde de l'informatique ouverte, les seules créations dignes d'être qualifiées d'originales sont toujours associées à un individu.
5- Vous qui notez une quantité impressionnante de jeux, quel serait votre jeu idéal pour 2010 ? Enfin, serez-vous présents sur les grands salons, notamment le salon de cannes dans quelques semaines ?
Nicolas Maréchal : Le jeu idéal pour 2010 sera celui qui me surprend le plus. Je n'ai pas beaucoup d'autres critères, car je suis ouvert à beaucoup de styles de jeux. Je ne serai pas présent à Cannes pour diverses raisons, mais je ne raterai certainement pas Essen en octobre... et les soirées jeux à la maison non plus!
Jeuxyannick remercie Nicolas Maréchal pour sa participation à ce blog. Bon courage pour le Festival des Jeux de Cannes en Mars !