Découvrez tous les secrets de l'industrie des jeux de société en lisant ce livre !
1- Ipso Ludo est une toute nouvelle maison d'édition du paysage Ludique ! Qui compose l'équipe actuellement et quel fut le déclic de la création de ce projet entrepreneurial ?
Pierre-André Dewitte : Derrière Ipso Ludo se cache une équipe particulièrement rodée : ma main gauche s’occupe du téléphone, la droite fait clic clic avec la souris, le pied gauche tape au clavier (sûrement pour ça qu’on me dit que j’écris comme un pied), et le pied droit est en charge de la maintenance informatique, donc concrètement, il tape dans l’unité centrale sous la table quand ça plante. J’ai la chance de jouer de la batterie depuis longtemps, donc j’ai une très bonne indépendance gauche/droite & pied/main (certes, le pied/main n’est pas aussi joli que le Piémont, mais on fait avec ce qu’on a). Accessoirement, j’ai un associé, mais entre se curer le nez et faire le café, ça lui laisse assez peu de temps pour bosser. Pour compléter, il y a une bonne bande de béta-testeurs. Comme leur nom l’indique, ils sont tantôt bêtas, tantôt testeurs. Enfin, attention, on n’a pas que des qualités, on a aussi des défauts : on est tombé dans les jeux y a fort fort longtemps, sauf que dans notre cas, il n’y a pas Panoramix pour nous casser les nougats et nous priver de jeux pour ce seul prétexte. Personnellement, j’ai eu la chance d’avoir un grand frère plus âgé que moi, et quand vous découvrez Space Crusade à 7 ans (chance, je devais être précoce pour comprendre comment éclater de l’extraterrestre façon puzzle), ça marque J Ensuite, j’ai fait « organisateur de colos » pour ma bande d’amis durant les années collège + lycée, en les embringuant là-dedans des week-ends entiers (pour les grosses étapes clés au fil des âges successifs, et qui parlent à tout le monde : Formule Dé (à l’époque Eurogames/Descartes) au collège, les figurines avec Warhammer 40.000 au lycée, puis du JDR avec Donjons & Dragons ensuite, mais bon, on n’a pas tenu 10 ans avec seulement 3 jeux, aussi bons soient-ils, je vous rassure). Tout ça pour revenir à mes premières amours, le plateau !
Le déclic (mais je préfère le dé vingt) est assez vieux en fait. L’envie de créer remonte à 2006, et l’idée sur laquelle projeter cette envie remonte à 2008. A la base, on avait un concept de boutique de jeux, bien soigné comme il faut, un truc aux petits oignons. Pour ce qui est du financement, on est tombé sur des c****** molles (y a pas d’autres mots, pourtant j’ai une certaine aversion pour la grossièreté, bordel de merde), pour qui les joueurs de jeux de société sont une secte de trois clampins et quatre tondus disséminés sur tout le territoire et dont l’occupation consiste à mater pour la 36e fois le DVD de Star Wars avec leur T-Shirt Waikiki dans leur canapé, et on nous a gentiment ri au nez. Je crois que vous avez deviné la suite : ça ne s’est pas concrétisé (une tringle à rideaux offerte à ceux qui ont deviné). Là où ça devient presque cocasse, c’est qu’en parallèle, je travaillais à l’époque sur des prototypes de jeux, mais simplement pour le plaisir ! (ce qui n’empêche pas de soigner la chose) J’ai toujours aimé mettre la main à la patte, depuis très longtemps, d’abord avec des règles maisons (et les jeux qu’on a pratiqué le permettait bien), ensuite en poussant le bouchon de plus en plus loin ! C’est finalement assez naturellement qu’on a viré de bord suite à cette contrariété pour passer d’un projet de « distributeur de détail » à celui d’ « éditeur ». Et là où on frise le comique, c’est qu’éditeur est au moins 10 fois plus risqué que boutiquier ! Rendez vous compte : vous ne vous contentez pas de vendre ce qui a déjà fait plus ou moins ses preuves, sans gros risque, avec un stock raisonnable, en faisant attention à ne pas faire n’importe quoi au niveau des prix de vente ! Non non, éditeur, vous partez d’une feuille blanche, sans garantie à la base que ça va marcher, et vous en prenez de quoi vous construire une cabane entière en boîte de jeux ! Et bien paradoxalement, on nous a suivi plus facilement sur ce projet là ! Bon, d’accord, c’est peut-être aussi qu’on demandait moins de neuros. J Mais l’édition reste un domaine extrêmement risqué et casse-gueule, c’est bien pour ça qu’on fait ça sérieusement (qui a dit « ben on dirait pas ! » ? qu’il se dénonce ! il sera privé de dessert)
2- Comment avez-vous trouvé le nom de votre maison d'édition ? Quelle est l'origine de votre choix ?
Pierre- André Dewitte : On avait le choix entre faire un méga brainstorming super prise de tête façon « Les publicitaires » (le sketch des Inconnus), et pondre un nom commun sur un coin de table. Je vous laisse deviner l’option retenue… J Plus sérieusement : la question est amusante parce qu’on s’est très souvent fait « interpeler » par nos interlocuteurs au sujet de notre nom qui fait manifestement toujours mouche.
Il s’avère que le nom et le logo sont intimement liés, et ils n’ont bien évidemment pas été choisis au hasard, comme à peu près tout ce que l’on fait chez Ipso Ludo (ce qui inclut donc la conception de nos jeux chéris adorés trop choupinoux). L’ensemble nom/logo en dit assez long sur nos intentions éditoriales. Mais s’appesantir dessus maintenant dans le menu détail serait assez pompeux quand on pense qu’on n’a qu’un jeu au catalogue ! (et encore, il est seulement sur la route du catalogue, avec ses petites baskets neuves) Et puis, c’est plus sympa de laisser les gens s’amuser à décrypter notre logo !!! On trouve nous-mêmes de nouvelles façons de l’interpréter régulièrement.
Mais en tout cas, ce que l’on peut simplement dire sans prétention, c’est que si l’on classait les joueurs de 1 à 5 (1 pour le joueur de petits chevaux (mais y en a-t-il sur ce blog ? j’en doute), et 5 pour le joueur de grosses cylindrées allemandes), je dirais que l’on s’adresse principalement aux populations 2, 3 et 4.
3- Vous avez été présents sur plusieurs salons dédiés aux jeux de société et serez présents au Festival International des Jeux de Cannes en 2011. Quels sont les principaux enseignements que vous tirez à chaque fois de ces évènements ?
Pierre-André Dewitte : Alors, le gros point essentiel, THE essential point, le truc ultime si tu veux que le festival se passe dans de bonnes conditions pour toi, c’est de connaître le responsable Restauration du Salon. Comme ça, tu récupères toujours des croissants et du café bien chauds, et ça, c’est très chouette ! L’autre point, c’est d’avoir un bon copilote qui assure pendant les centaines de kilomètres qui te séparent du Saint Graal, histoire d’arriver à l’heure au salon. Sinon, au niveau des enseignements, c’est à peu près tout, sachant qu’à l’époque, on n’y allait que comme humbles particuliers sympathiques et souriants, et qu’on n’était pas encore des gens « sérieux » (mais l’est-on devenu depuis ? ou laiton devenu depuis ? ou Letton devenu depuis ? Help, Jean Sérien). On ignorait encore ce qu’on allait devenir par la suite, naïfs que nous étions !
Par contre, pour le Festival de Cannes, on devrait avoir un stand correct, mais on sait rester discret : une mini-grande roue, un manège enchanté avec Polux en guest-star, une lampe bronzante histoire de masquer le fait qu’on vienne du Nôôôôrd, et peut-être même un stand de barbapapa. En plus, ça permettra de briser la glace avec nos voisins de stands, tout le monde aime la barbapapa, et les ventes de barbapapa devraient rentabiliser le déplacement sur le salon… (et là, le blog de Yannick vient de gagner 20 places sur Google sur le mot-clé « barbapapa »…)
4- Vous préparez justement la sortie d'une surprise ludique pour début 2011 et vous avez sélectionné l'illustrateur "Stivo". Avez-vous un petit scoop pour Jeuxyannick à propos de ce projet ?
Pierre-André Dewitte : Alors, achtung, becareful ! Virez-moi illico presto ces guillemets autour de Stivo ! On n’en met pas autour de Johnny Halliday alors que ça n’est pas son vrai nom (désolé pour tous les fans qui avaient réussi l’exploit de l’ignorer), pourquoi en mettrait-on à l’ami Stivo ?! Non mais oh ! Et puis attention aussi au vocabulaire : « sélectionné », ça fait très Star Academy avec Nigausse au micro : « oué, alors si tu veux que Stivo reste dans la place, envoie 1 par SMS ». Ca ne s’est pas passé comme ça. Si les lecteurs veulent en savoir plus à ce sujet, je leur conseille d’aller sur notre Fan Page Facebook, et lire ce petit article : http://www.facebook.com/note.
Un petit scoop ? Mmmmh…bon, dire que c’est un jeu drôlement chouette, ça n’est pas un scoop… J Mais avant de parler de scoop, il serait peut-être bon quand même de resituer le jeu en préparation, car tous les lecteurs ne sont pas forcément passés sur Tric Trac (http://www.trictrac.net/
Allez, j’ai trouvé le scoop : Stivo est aussi drôle en vrai que sur son blog, http://graphistivo.blogspot.
5- Quels furent les deux ou trois moments les plus sympas depuis la création de votre projet ?
Pierre-André Dewitte : J’attends toujours ma photo dédicacée de Monsieur Phal qui constituerait certainement le must en matière de moment sympa, mais sinon, je dirais…répondre à cette interview ! Non sérieusement, des moments sympas, il y en a beaucoup ! Voir que ton jeu fait mouche auprès « d’inconnus », voir les visuels définitifs s’accumuler progressivement sur ton bureau, voir grandir progressivement l’intérêt qu’il suscite, etc etc… Ca n’est pas ça qui manque. Mais pour tout ça, il faut quand même, derrière toute la déconne, beaucoup beaucoup de boulot.
Merci à Pierre-André Dewitte pour sa participation à ce blog. N'hésitez pas à retrouver plus d'informations sur cette nouvelle maison d'édition en cliquant ici !
Ou sur leur page Facebook en cliquant ici !
Vous aussi vous voulez présenter votre maison d'édition ? contact.jeuxyannick@gmail.com